Des hackers italiens utilisent des imprimantes 3D pour fabriquer du matériel médical | Le coronavirus dans le monde

Chaque jour, Solidaire sélectionne pour vous des informations issues de la presse internationale. La situation sur le nombre de victimes, mais aussi comment les travailleurs se battent pour faire primer leur santé sur le profit.

Un peu partout en Europe, on s’inquiète du manque de matériel médical pour faire face à la crise du coronavirus : masques, gants, respirateurs. En Allemagne, le gouvernement a dû commander plusieurs milliers de respirateurs, dont une bonne partie (6500) directement à une PME. Le constat est le même en Grande-Bretagne, où le National Health Service (NHS), le système de santé public, ne dispose pas non plus d’un nombre suffisant de respirateurs. Plusieurs dizaines d’entreprises ont d’ailleurs refusé la demande du Premier Ministre, Boris Johnson (chef du parti conservateur) de fabriquer 20 000 respirateurs.

Heureusement, les initiatives citoyennes et solidaires sont là pour aider à endiguer la pandémie. Un groupe de hackers italiens est parvenu à imprimer en 3D des valves pour appareils respiratoires (qui permettent de soulager les malades atteints du coronavirus). Un fabricant privé vendait ces valves à 11 000 dollars la pièce sur le marché. Comme il refusait de partager les plans nécessaires à sa fabrication, des hackers ont réussi à s’en emparer et ont pu fabriquer des valves pour les vendre… 1 dollar/pièce ! Chez les hackers aussi, on œuvre pour la collectivité pour combattre le COVID-19.

En Espagne, des jeunes professionnels expérimentés (dans des secteurs tels que : la médecine, la biotechnologie, l’impression 3D, le design industriel) ont réuni leurs compétence. En un temps record, en utilisant les imprimantes 3D, ils sont parvenus à développer un prototype de respirateur autonome. L’entreprise automobile SEAT mène un projet similaire en mettant ses 15 imprimantes 3D au service de la fabrication de respirateurs et de masques.

France – une victoire pour les ouvriers des chantiers navals

Victoire pour le syndicat CGT et le Parti Communiste Français qui revendiquaient la fermeture des chantiers navals.

Depuis ce vendredi soir, plus aucun ouvrier ne travaille à bord des paquebots des chantiers navals de Saint-Nazaire. Sur le site naval de Penhoët, certains secteurs ont également fermé, comme le montage à bord des paquebots. Cette mesure s’étendra jusqu’au 5 avril au moins. C’est une victoire pour le syndicat CGT et le PCF (Parti Communiste Français) qui revendiquaient la fermeture des chantiers navals. A l’Assemblée Nationale, Fabien Roussel, député et secrétaire national du Parti communiste français avait appelé à arrêter ces chantiers pour la protection des travailleurs.

Italie : pourquoi interdire le jogging mais laisser des entreprises non-essentielles fonctionner ?

En Italie, pays le plus touché au monde, les chiffres continuent à augmenter. On y dénombre 627 morts sur la seule journée d’hier. Là où les premières mesures ont été prises, il y a près d’un mois, les effets positifs commencent à se voir. Mais dans d’autres régions, comme dans la ville de Milan par exemple, on craint une explosion semblable à celle vécue par les villes de Lodi, Bergame ou Brescia.

A Brescia, une caissière de 48 ans est décédée alors que la fièvre s’était déclarée chez elle à peine quelques jours auparavant. Avant cela, c’était la province de Bergamo qui perdait deux employés de poste. Cela montre les risques auxquels sont confrontés les travailleurs en activité. Les mesures drastiques d’hygiène sont essentielles. Après les syndicats de base USB (Union Syndicale de Base), c’est une grève spontanée des travailleurs qui a revendiqué le strict minimum : des masques pour eux, et la fermeture des activités non-essentielles. En effet, alors que partout dans le pays, il est interdit de faire du jogging, certaines activités économiques non-essentielles sont encore autorisées.

Chypre : la gauche au service de la population

Le coronavirus fait aussi des ravages sur l’île de Chypre. Les conséquences économiques aussi. Sur une population de moins d’un million de personnes dans l’île, on s’attend à ce que 120 000 personnes soient directement impactées par l’arrêt d’un grand nombre d’entreprises. Le Parti progressiste des travailleurs (AKEL) se met au service du peuple. AKEL a organisé dans toutes les régions du pays des collectes de dons de sang qui ont fortement été saluées par la population. Plusieurs centaines de membres du parti, dont son mouvement de jeunesse (EDON), sont sur le front et s’organisent en équipes mobiles. Elles s’apprêtent à venir en aide aux personnes âgées et aux plus vulnérables, en distribuant notamment nourriture et médicaments.

Par ailleurs le parti de gauche chypriote rappelle que les privatisations du secteur public, de la santé et de l’éducation que l’île a connue touchent en premier lieu la classe des travailleurs dans une société. Pour cela, il est donc urgent de renforcer le système de soins de santé et de soutenir le personnel médical pour protéger la population et sauver des vies.

Chili : "Si les puissants ne s’occupent pas de nous, nous allons le faire nous-mêmes"

Le front commun syndical chilien exige la mise en quarantaine du pays. Si le gouvernement ne la décrète pas, il appelle à une « grève humanitaire pour la vie » dès demain. Un mouvement du peuple pour la quarantaine : « si les autorités et les puissants ne s’occupent pas de nous, nous allons le faire nous-mêmes ». Et on peut faire confiance au peuple chilien pour se mobiliser et prendre sa vie en mains, au vu des récents mouvements sociaux sans précédent dont il a été l’acteur.