Laura, de bénévole à infirmière à Médecine pour le Peuple | Coronavirus, des nouvelles du front (14)

Laura, nous raconte son arrivée comme infirmière à la maison médicale « Médecine Pour Le Peuple » de La Louvière, dans un quotidien chamboulé par le coronavirus.

Bonjour, moi c’est Laura. Je suis nouvelle infirmière à la maison médicale « Médecine Pour Le Peuple » de La Louvière.

On peut dire que pour une transition, ça en est une. Tout d’abord, passer d’un hôpital à une maison médicale, c’est un changement. Mais arriver en pleine période de pandémie, c’est un double changement et cela demande encore plus d’adaptation qu’en temps normal. Le travail y est complètement bouleversé, des consultations par téléphone principalement, une réorganisation complète, une distanciation sociale, des précautions supplémentaires et surtout une salle d’attente complètement vide… De quoi démarrer sur des chapeaux de roues. Mais heureusement, ils savent comment accueillir les petits nouveaux et je réussis mon intégration petit à petit.

J’ai aidé pour faire du call-center, car en cette période, la maison médicale a mis un point d’honneur à garder contact et à continuer à suivre les patients les plus fragilisés.

Avant de commencer officiellement à la maison médicale, je suis venue faire quelques séances de bénévolat. J’ai aidé pour faire du call-center, car en cette période, la maison médicale a mis un point d’honneur à garder contact et à continuer à suivre les patients les plus fragilisés, en leur passant quelques coups de téléphone pour prendre de leurs nouvelles et voir s’ils n’ont besoin de rien. Beaucoup de nos patients sont inquiets : avoir quelqu’un de la maison médicale en ligne les rassure énormément. Nous pouvons aussi via ces appels répondre à certaines de leurs questions ou demandes et éviter ainsi de surcharger nos médecins d’appels non essentiels. Tout est question de travailler en équipe et d’avoir une bonne communication.

Bien sûr je n’étais pas la seule. Plusieurs bénévoles se sont portés volontaires pour apporter leur aide en ces moments difficiles. Des bénévoles, il y en a plein, certains donnent un coup de main au niveau administratif, d’autres nous préparent des bons petits plats pour remotiver les troupes, d’autres continuent le projet « call-center » avec des patients fragilisés, certains jouent même aux facteurs pour porter les ordonnances ou différents documents à nos patients. Nous avons même des bénévoles qui font des courses pour les patients incapables de se déplacer. Je pense que je n’ai jamais vu autant de générosité de la part de nos concitoyens. C’est incroyable !

Lors d’une réunion d’équipe, j’ai entendu parler de groupes pour aller faire du « testing » dans différentes institutions. J’ai directement eu envie de mettre ma pierre à l’édifice et d’y participer. Deux jours plus tard, accompagnée par une équipe pluridisciplinaire, nous nous sommes rendus à la première maison de repos : le testing a duré une matinée. Contente de mon expérience, j’ai directement demandé à participer à d’autres testings. Deux jours plus tard, je pouvais, accompagnée d’un autre groupe, recommencer une opération similaire. C’est ainsi qu’en une semaine, j’ai pu participer déjà à deux opérations de testing dans ma région.

L’entraide en ces moments difficiles est primordiale !

Avant de participer à ce genre d’action, on ne se rend pas forcement compte de la difficulté et des moyens nécessaires pour réaliser un testing dans de bonnes conditions (matériels, personnel, temps...). Et on se rend vite compte que beaucoup d’institutions n’ont pas les moyens nécessaires pour travailler dans de bonnes conditions : c’est pourquoi l’entraide en ces moments difficiles est primordiale !

D’ailleurs, certains membres de la maison médicale ont eux aussi voulu apporter leur soutien à divers niveaux : Premièrement en apportant des masques à des institutions dans le besoin ; deuxièmement en portant des petits gâteaux et des messages de soutien dans un magasin à quelques rues d’ici ; troisièmement en laissant des messages de soutien dans les transports en commun ou via l’opération arc-en-ciel (dessins de soutien faits par des enfants qui seront affichés pour différents travailleurs). Car pour eux, ce n’est pas uniquement soutenir le personnel soignant, mais toutes les personnes encore actives à l’heure actuelle. Le mot « solidarité » prend alors tout son sens…