Portugal : régularisation temporaire des immigrés en attente de titre de séjour | Le coronavirus dans le monde

Chaque jour, Solidaire sélectionne pour vous des informations issues de la presse internationale. La situation sur le nombre de victimes, mais aussi comment les travailleurs se battent pour faire primer leur santé sur le profit.

Les pouvoirs publics portugais ont annoncé samedi 28 mars, la régularisation temporaire des immigrés en attente de titre de séjour. « Les gens ne devraient pas être privés de leurs droits à la santé et au service public simplement parce que leur demande n'a pas encore été traitée », a déclaré Claudia Veloso, porte-parole du ministère des Affaires intérieures. « Dans cette période exceptionnelle, les droits des immigrés doivent être garantis. » Grâce à cette mesure, les personnes voient leur situation régularisée. Cela leur permet d’avoir accès aux soins de santé.

Cela fait suite à l’alerte lancée par une vingtaine d’associations d’aide aux immigrés sur les dangers qui guettent ces populations marginalisées. Les délais d’attente au service de l’immigration étant de cinq à six mois.

Espagne – Renfort de médecins cubain

Cuba continue d’apporter du renfort dans la lutte contre le coronavirus. Après l’Italie, une brigade médicale cubaine est arrivée en Espagne pour aider Andorre. L'exportation des services médicaux est une longue tradition cubaine.

France – Un climat social tendu

La question des personnes qui continuent à travailler dans des secteurs non-essentiels se pose également en France. On assiste à un sentiment d’inégalité entre ceux qui sont contraints de travailler sur le terrain et les cadres qui se trouvent en télétravail. Les salariés d’Oscaro (le leader de pièces détachées automobiles en ligne) ont décidé de prendre leur sort en main : ils ont cessé le travail à cause du « manque de protection » dans les entrepôts.

Par ailleurs, des soignants de la région de Bordeaux (région moins touchée par le Coronavirus) partent dans le Grand Est, soutenir leurs collègues épuisés. « Nous partons à Mulhouse pour permettre à nos collègues de se reposer un peu. » témoigne l’un d’entre eux.

Face à l’étendue de la situation, l’Association des médecins urgentistes de France déclare dans un communiqué : « Pour gagner une guerre, il faut une économie de guerre. » Ils proposent notamment d’amplifier la production de masques, de respirateurs, de médicaments, pour que l’ensemble des hôpitaux puissent en disposer. « N’acceptant pas la perte de vie humaine au titre d’un manque économique ou logistique, nous exigeons des pouvoirs publics de mobiliser le monde industriel dans la guerre contre le Covid-19 » concluent-ils.

Jean-Luc Mélenchon (La France Insoumise) a dans une interview rappelé la nécessité de nationaliser Luxfer. Il s’agit d’une usine (la seule en Europe) qui produit des bouteilles d'oxygène pour produire l'oxygène médical dont les hôpitaux ont besoin. Nationaliser cette entreprise est une question de volonté politique : les salariés sont prêts à reprendre la production et faire tourner l’entreprise immédiatement.

Le leader de la France Insoumise a critique le gouvernement qui reste « encore prisonnier d'une vision du monde qui refuse la place de l'État avec la planification, la réquisition et la nationalisation. » Au contraire, « il faut dès maintenant planifier et préparer, la création d'un pôle public du médicament. Nous avons besoin de produire pour plus que nous-mêmes. Il faut produire des millions de masques, des milliers de respirateurs. Pas seulement pour nous-mêmes en France mais pour tous ceux qui en ont besoin dans le monde », a estimé Mélenchon.

Italie – Elan de partage

A Bergame (la ville italienne la plus durement touchée), un cultivateur de fruits et légumes égyptien donne gratuitement des légumes aux personnes qui en ont besoin. « Vous m'avez reçu, maintenant je vous rends quelque chose », a dit le cultivateur égyptien.

Venezuela – Une approche plus sociale

Le gouvernement assume dans son intégralité les coûts du dépistage et du traitement du Covid19.

Le gouvernement a décrété la quarantaine totale en garantissant les salaires des secteurs public et privé, suspendant le paiement des loyers et le recouvrement des créances. Il a également suspendu le paiement des services de base (eau, électricité, Internet). En outre, le gouvernement assume dans son intégralité les coûts du dépistage et du traitement du Covid19.

L’annonce d’un élargissement de dépistage (500 000 premiers tests rapides) place le Venezuela, comme premier pays en Amérique latine dans l'application des tests de dépistage par nombre d’habitants.

L’examen de 20 millions de Vénézuéliens est prévu (sur une population de 30 millions) sans intermédiaire. À l'aide d'un formulaire en ligne qui identifie les symptômes, les cas à risque sont identifiés. Par la suite, des médecins viennent au domicile de ces personnes pour les tester. La population peut également compter sur plus de 12 000 étudiants en médecine qui ont demandé à être formés pour les visites à domicile.

Face aux sanctions américaines, plusieurs pays ont décide de venir en aide. la Chine a envoyé les 500 000 kits de diagnostic de coronavirus, en plus d'une équipe d'experts et des tonnes de fournitures. De son côté, Cuba a envoyé 130 médecins et 10 000 doses d'Interféron alfa-2b (un médicament antiviral). La Russie a également envoyé plusieurs expéditions d'équipements et de kits médicaux.

Palestine – Crise sanitaire sous occupation

Malgré la pandémie, les autorités israéliennes empêchent ainsi la mise en place de structures pour contrer le virus. Ils refusent également l’entrée de matériel médical à Gaza qui compte 9 cas de coronavirus.

Ainsi, dans le nord de la Palestine, la communauté de Khirbet Ibziq entendaient réaménager l’espace afin de faire face au virus. Pour cela, ils comptaient dresser huit nouvelles tentes. Deux pour une clinique de campagne, quatre destinées à des logements d’urgence pour des résidents évacués de leurs maisons et deux comme mosquée provisoire. Alors qu’ils activaient, les habitants de Khirbet Ibziq ont vu arriver des responsables israéliens, accompagnés de l’armée, d’un bulldozer et de deux camions équipés de grues. À peine arrivés, les Israéliens ont confisqué les armatures et les toiles qui devaient être utilisées pour monter les tentes. Sur leur lancée, ils ont démonté une cabane métallique (en place depuis deux ans), un générateur électrique et pris des sacs de sable et de ciment.

La bande de Gaza possède ainsi uniquement 55 lits en soins intensifs et 50 appareils de réanimation

Ziad Medoukh, universitaire palestinien à Gaza rapporte pour sa part : « La bande de Gaza possède ainsi uniquement 55 lits en soins intensifs et 50 appareils de réanimation dans tous les hôpitaux de cette région encerclée, car les forces d’occupation israéliennes refusent l’entrée du matériel médical, et les pièces à recharge pour ces appareils », en ajoutant que les coupures d’électricité et le manque de personnels soignants aggravent la crise sanitaire.

(Sources : L’Humanité, RFI, Le Desk)