Des militants pacifistes belges acquittés par la justice britannique

A Londres, le tribunal a acquitté huit activistes pacifistes, parmi lesquels trois Belges, poursuivis en justice pour avoir bloqué une route. En septembre 2015, les huit militants avaient participé à une action contre la tenue de la DSEI (Defence Security Equipment Internationa), une des plus grandes foires d'armements au monde. Des centaines de personnes avaient bloqué de manière pacifique les accès à cette foire durant une semaine afin de retarder l'installation de celle-ci. Huit d'entre eux ont été poursuivis.

Le juge a estimé que les huit militants étaient non-coupables, parce que leur action avait pour intention d'empêcher des crimes de guerre. « Le système judiciaire britannique permet en effet de transgresser une loi pour empêcher un crime plus grand, explique Bram  Vranken, un des activistes acquittés. C'était précisément le but de notre action. Les armes européennes font d'innombrables victimes dans le monde. »

Le juge a suivi ce raisonnement et a déclaré dans son jugement qu'il existe « des preuves que des activités criminelles se sont déroulées durant la foire aux armements DSEI ».

« Par son jugement, le tribunal reconnaît que les citoyens ont le droit de mener une action contre les crimes de guerre dans le monde, poursuit Vranken. La foire aux armements joue un rôle-clé dans la poursuite de conflits très dévastateurs, comme la guerre au Yémen. Si nos politiciens ne prennent pas leurs responsabilités, nous devons agir nous-mêmes. »

A la DSEI, quelque 1.500  entreprises d'armements vendent leurs produits, depuis les armes de poing aux tanks en passant par les avions de combat ou les navires de guerre. Plus de 30.000 visiteurs viennent y faire leurs achats. Les plus importants clients sont des délégations militaires de plus de 100 pays.

Des pays en développement, des pays en guerre et des régimes qui ne respectent pas les droits de l'homme y sont également présents. Ainsi, en 2015, la liste des invités comprenait par exemple l'Arabie saoudite, le Qatar, l'Azerbaïdjan et le Bahreïn.

 « Ce n'est pas nous mais la foire aux armements DSEI qui était cette semaine sur le banc des accusés. Et, aujourd'hui, c'est cette foire qui est condamnée pour faciliter les crimes de guerre », conclut Vranken.

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